Tour de France 2024: Révélations et Suspicions sur l’Inhalation de Monoxyde de Carbone par les Cyclistes Professionnels

Juil 18, 2024 | Média / Presse

L’entraînement en altitude est depuis longtemps une méthode privilégiée dans les sports d’endurance pour améliorer la puissance aérobie maximale des athlètes. Cette technique repose sur la capacité de l’entraînement en altitude à stimuler la sécrétion d’érythropoïétine (EPO) par les reins, augmentant ainsi la formation de globules rouges (RBC) et la masse totale d’hémoglobine (tHb) circulante. En conséquence, l’entraînement en altitude accroît la capacité d’un individu à transporter l’oxygène vers les muscles en activité, améliorant ainsi la performance sportive. De plus, il a été démontré que l’entraînement en altitude améliore la performance en augmentant la capacité des muscles squelettiques à tamponner le lactate et en améliorant l’économie de course.

Action du Monoxyde de Carbone sur l’Hémoglobine

Le monoxyde de carbone (CO) est une molécule endogène importante, mais il peut également être inhalé. Il est bien établi que le CO possède une capacité de liaison à l’hémoglobine supérieure à celle de l’oxygène. L’affinité de l’hémoglobine pour le CO est environ 200 à 250 fois plus élevée que pour l’oxygène. Lorsque le CO est inhalé, il se lie à l’hémoglobine pour former de la carboxyhémoglobine (HbCO). Cette liaison est tellement forte qu’elle empêche l’oxygène de se fixer à l’hémoglobine, réduisant ainsi la quantité d’oxygène transportée dans le sang et livrée aux tissus corporels.

Conséquences pour la Santé

L’inhalation de CO peut avoir des effets délétères importants sur la santé. En réduisant la capacité du sang à transporter l’oxygène, l’inhalation de CO peut entraîner une hypoxie, une condition où les tissus du corps ne reçoivent pas suffisamment d’oxygène. Les symptômes d’une exposition au CO peuvent varier en fonction de la concentration inhalée et de la durée de l’exposition, mais ils peuvent inclure des maux de tête, des vertiges, des nausées, une confusion mentale, et dans les cas graves, une perte de conscience ou même la mort.

Les effets à long terme de l’exposition au CO peuvent inclure des dommages au système cardiovasculaire, des troubles neurologiques et des problèmes de mémoire. Les populations particulièrement vulnérables, telles que les personnes atteintes de maladies cardiaques, les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes âgées, sont à un risque accru des effets néfastes du CO.

Révélations et Études Récentes

Une récente étude menée par Wang et al. (2019) a exploré l’effet de l’inhalation de petites quantités de CO sur la sécrétion d’EPO, la masse totale d’hémoglobine, l’économie de course et la puissance aérobie maximale en combinaison avec un entraînement sur tapis roulant chez de jeunes adultes bien entraînés. Les résultats ont montré que l’inhalation de CO (1 mL/kg de poids corporel) en normoxie stimule la sécrétion d’EPO chez des joueurs de football bien entraînés. Inhaler 1 mL/kg de CO avant les séances d’entraînement (cinq fois par semaine pendant 4 semaines) augmente le volume plasmatique, le volume sanguin, les globules rouges, la tHb, l’économie de course et le VO2max post-entraînement.

Cette méthode pourrait donc représenter une alternative à l’entraînement en altitude, sans les contraintes logistiques et financières associées. De plus, l’inhalation de CO pourrait éviter la diurèse déshydratante typique de l’altitude, qui peut nuire à la performance.

Implications pour le Tour de France 2024

Alors que le Tour de France 2024 approche, cette pratique soulève des questions éthiques sur la santé des athlètes et l’équité dans le sport. L’inhalation de CO offre certes une méthode « pratique » pour induire des adaptations physiologiques améliorant la performance, similaires à celles obtenues par l’entraînement en altitude mais sans les défis logistiques de se rendre en altitude.

Je reste malgré tout perplexe du peu de précautions de la part des encadrants, et possiblement des athlètes eux-mêmes, pour la santé à long terme mais aussi par le peu de considération de l’estime de soi et de la valeur morale une fois les coupes et les médailles amassées. A moins que l’on découvre que l’entraînement en milieu urbain hyper pollué ait des effets bénéfiques sur l’hémoglobine de masse.    ⚖️🤔

Conclusion

Les révélations, pendant le Tour de France 2024, sur l’inhalation de monoxyde de carbone par les cyclistes professionnels pour améliorer le transport d’oxygène musculaire ajoutent une nouvelle dimension aux stratégies de performance. Si l’inhalation de CO peut offrir des avantages similaires à ceux de l’entraînement en altitude, il est crucial de comprendre pleinement les implications éthiques et sanitaires de cette pratique. La communauté sportive devra débattre de l’acceptabilité et de la réglementation de telles méthodes pour garantir un sport équitable et sain.