Respirer pour vivre mieux, plus longtemps… et plus fort

Nov 20, 2025 | Respiration

De la première inspiration du nouveau-né au dernier souffle qui nous quitte, la vie déroule son fil au rythme de la respiration. Comme le cœur qui bat ou le tube digestif qui chemine, elle est autonome, programmée pour nous maintenir en vie coûte que coûte. Mais la respiration possède un privilège que les autres fonctions n’ont pas : nous pouvons la moduler consciemment.

Ce détail, en apparence anodin, change tout. Car en influençant notre souffle, nous touchons directement l’un des systèmes les plus puissants de notre physiologie. C’est là que commence l’aventure : la respiration comme outil de santé, de prévention du vieillissement, et de performance durable.

« La respiration, comme seule fonction physiologique à la fois autonome et consciente, devrait être ajustée à chaque situation, à chaque séquence de vie. »
Stéphane Janssoone – Fondateur de la Breathing Academy

Respiration et santé : l’anti-vieillissement dont personne ne parle

Il existe deux façons de vieillir.
Il y a l’espérance de vie, qui ne cesse de s’allonger, portée par la médecine moderne, les traitements, la pharmaceutique et les thérapies de pointe.
Et il y a l’espérance de santé : la durée pendant laquelle nous vivons sans douleur, sans dépendance, sans médicaments au quotidien.

Les deux ne progressent pas au même rythme. En Europe, l’écart entre les deux atteint aujourd’hui environ 12 à 15 ans. Autrement dit, nous vivons plus vieux, mais pas forcément mieux.

La respiration peut contribuer à réduire cet écart. Massivement.

Pourquoi ? Parce qu’elle influence trois systèmes clés du vieillissement :

1. L’inflammation systémique de bas grade (niveau cellulaire)

Une respiration rapide, thoracique, irrégulière augmente le tonus sympathique, le cortisol et l’inflammation chronique (études : Jerath et al., 2006 ; Zaccaro, 2018).
Au contraire, ralentir le souffle, mieux tolérer le CO₂ et utiliser le nez** stimule le NO**, un vasodilatateur et antimicrobien naturel, essentiel au bon fonctionnement de l’endothélium (Ignarro, Prix Nobel 1998).

2. Le stress oxydatif et les mitochondries (niveau énergétique)

La respiration influence directement la production mitochondriale d’énergie.
Une ventilation excessive augmente le stress oxydatif, modifie le pH intracellulaire et réduit l’efficacité de la phosphorylation oxydative.
Une respiration fonctionnelle améliore la disponibilité du CO₂, optimise l’oxygénation tissulaire (effet Bohr) et soutient la biogenèse mitochondriale — un des piliers connus du healthy aging.

3. Le système nerveux autonome (niveau global)

C’est ici que se joue une grande partie du « vieillissement » subjectif : fatigue, sommeil dégradé, anxiété, récupération lente.
Des respirations lentes et prolongées augmentent la variabilité cardiaque (HRV), considérée comme un biomarqueur de longévité en prévention cardiovasculaire.

Respirer mieux, c’est donc augmenter son capital santé. Vraiment.

Respiration et performance : l’outil oublié des athlètes

La performance moderne repose sur quatre grands piliers :
énergie, récupération, coordination motrice et régulation du système nerveux.

La respiration joue sur les quatre à la fois.

1. Le carburant : mieux diffuser l’oxygène

En travaillant la mécanique ventilatoire, la mobilité costale, le diaphragme, la respiration nasale et la tolérance au CO₂, l’athlète améliore son rendement ventilatoire et réduit son coût énergétique.

Moins ventiler pour la même intensité = mieux performer à coût égal.

C’est documenté dans la littérature scientifique : l’entraînement respiratoire peut améliorer la performance d’endurance de 3 à 12 % (Illi et al., Sports Med, 2012).

2. La régulation neuro-émotionnelle (la clé des sports explosifs et décisionnels)

Un athlète qui hyperventile perd la finesse sensorielle, la précision du geste, la lucidité.
En stabilisant son système nerveux via l’expiration et le diaphragme, il garde la tête froide sous pression — ce qui change tout dans le tennis, le football, les sports de combo ou de combat.

3. La récupération (le chaînon manquant)

Une respiration lente, nasale, avec accent expiratoire…
→ accélère le retour veineux
→ abaisse la fréquence cardiaque
→ améliore la variabilité cardiaque
→ active les reins et facilite l’homéostasie acido-basique
→ apaise l’inflammation induite par les entraînements intenses

La respiration permet de “redescendre” plus vite. Et un athlète qui récupère mieux… performe plus.

Les bienfaits d’une respiration entraînée, au quotidien

La respiration consciente permet notamment de :

• mieux observer ses sensations — véritables baromètres subtilement fiables
• décoder ses émotions pour adapter ses actions
• se reconnecter au corps
• mieux comprendre ses besoins
• améliorer son énergie et sa concentration
• réduire la douleur
• réguler son stress
• augmenter la récupération
• affiner son sommeil
• renforcer la digestion et l’immunité
• prolonger son espérance de santé

« Respirer. En inspirant, je calme mon corps. En expirant, je souris. Quand je m’établis dans l’instant présent, je sais que c’est un merveilleux instant. »
Thích Nhất Hạnh

Les trois piliers de la respiration selon la Breathing Academy

La respiration est un tout.
Mais pour s’entraîner intelligemment, il faut comprendre les trois dimensions qui la composent.

1. La ventilation – Respiration externe

Optimisation du geste ventilatoire : diaphragme, côtes, sternum, thorax, muscles accessoires, posture, mobilité costale, qualité tissulaire.
Objectifs : efficacité, économie ventilatoire, capacité pulmonaire utile.

2. La biochimie – Respiration interne

Tolérance au CO₂, oxygénation tissulaire, effet Bohr, diffusion, apnée, hypoxie/hypercapnie, production de NO.
Objectifs : optimiser la livraison d’O₂ à la cellule, améliorer le rendement énergétique, activer des adaptations bénéfiques.

3. Le système nerveux – Respiration consciente

Lien respiration ↔ émotions ↔ mental ↔ physiologie.
C’est la capacité à réguler son état, avant, pendant ou après une action.
Objectifs : stabilité, clarté mentale, capacité à performer sous pression.

La respiration met en évidence nos schémas — d’action, de réaction — et permet de les transformer.

Une compétence pour toute une vie

La respiration n’est pas qu’un automatisme.
C’est une compétence.
Une porte d’entrée vers un corps plus fonctionnel, un esprit plus clair, une santé plus stable, une performance plus durable.

Et surtout… un moyen d’augmenter notre espérance de santé, cette portion de vie où l’on reste libre, mobile, autonome, lucide, sans béquilles chimiques.

Accessible, universelle, efficace.
Le souffle est là pour nous accompagner du premier au dernier jour.

Et si l’on apprenait enfin à respirer pour de vrai ?

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